Bryston Bi-200 Diapason Janvier 2025

Bryston Bi-200

Prenez un préampli BP-19 entièrement symétrique, ajoutez devant un ampli 3B : vous obtenez le nouvel intégré Bi-200 (comme Balanced integrated 200 W). Balanced et dual mono de l’entrée à la sortie. Outre l’intérêt en simplification, c’est aussi une bonne affaire : au tarif actuel de l’importateur français du constructeur canadien, le gain est de 3090 euros.

La différence principale réside dans l’absence d’alimentation totalement séparée pour le préampli. Nuançons : les deux transfos toriques massifs du Bi-200 sont munis d’enroulements secondaires spécifiques pour les étages de préamplification et de puissance ; les circuits de pilotage et de contrôle via Ethernet, USB ou RS232 sont alimentés à part. Pas de réduction non plus sur la garantie de vingt ans ; c’est rassurant quant à la qualité embarquée et à la complexité du Bi-200 et ses douze cartes imbriquées.

En lice, un préampli entièrement symétrique à six entrées ligne dont deux XLR et quatre RCA – ce qui signifie quatre circuits identiques en mode 2G/2D. Les entrées RCA sont symétrisées dès l’entrée et le réglage de volume à quatre circuits est analogique, contrôlé numériquement avec affichage à l’écran à 0,5 dB près. L’écran indique la source choisie et se coupe après quelques secondes de sélection.

Une carte phono MM/MC avec transfo élévateur de 20 ou 26 dB en MC s’ajoute en option, tout comme une carte DAC PCM 24/192. Les amplis sont en structure dual mono de l’alimentation à la sortie. Leur puissance passe de 2x200 W sous 8 Ω à 2x300 W sous 4 Ω. Le casque dispose de son propre ampli et d’une sortie jack 6,35.

L’écoute

Bryston a mis au point une topologie de circuits super-linéaire à bas bruit avec une distorsion « étonnamment faible » développée en collaboration avec Ioan Alexandru Salomie, qui donne son nom au circuit. Pourquoi insister là-dessus ? Parce qu’on est tout de suite placé devant une reproduction d’une profondeur, d’une délicatesse et d’une articulation totalement inhabituelles pour un intégré, qui plus est à ce tarif.

On le doit au silence et à l’extrême linéarité de cette électronique – traduite en chiffres, la distorsion est ≤0.005 % à la puissance maxi et le rapport signal/bruit est de 108 dB. Colossal. À l’écoute, cela se traduit par quelque chose de très organique, une présence des voix quasi charnelle, une séparation des plans sonores et des pupitres de l’orchestre qui rapprochent l’écoute d’une plage enregistrée de l’expérience du concert.

Que la prise de son soit intimiste comme dans le piano-voix de Harry Rylance et Cassandra Wright ou, au contraire, en plan large comme le chœur et l’orchestre de la SWR en live dans Le Martyre de saint Sébastien, l’auditeur est capté, intégré à l’œuvre et non plus simple spectateur.

Ce Bi-200 peut révéler une infinité de nuances, changer en profondeur le rendu des enceintes et la perception du mélomane. L’essayer, c’est prendre le risque de l’adopter.

Les + et les -

• Les + : L’articulation et la présence. Phénoménal en même temps fin et respirant.
• Les - : La sortie casque aussi réussie (+).