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LUPHONIC H2
Hasard ou intention, avec son allure de catamaran et ses matériaux hi-tech, la Luphonic H2 évoque fortement l’univers de la voile de compétition. La marque est récente, fondée en 2020 par Thomas Luh à Linden, en Hesse, avec la louable volonté de « repenser des concepts existants et éprouvés, sans dogmes ni clichés ». Tous les composants mécaniques et les circuits électroniques sont conçus à l’aide de systèmes de CAD (Computer Aided Design) et EDA (Electronic Design Automation). L’armature porteuse en forme de H met en oeuvre une structure sandwich, avec au centre une couche de mousse amortissant les vibrations. L’état de surface superbement poli est obtenu moyennant sept passes de meulage et de polissage du matériau. Au centre, un insert en laiton reçoit un sous-plateau en aluminium entraîné par courroie et un plateau synthétique anti-résonnant pesant 1,9 kg. Le moteur synchrone est suspendu près de la branche gauche du H qui abrite l’électronique régulant la vitesse contrôlée par microprocesseur. La branche opposée reçoit un bras K2 de 9 pouces à articulation par cardan, simple en apparence, raffiné dans le détail : roulements à billes de précision japonais, tube carbone, tête constituée d’un polyamide fritté rempli de minuscules billes de verre, réglable en hauteur ainsi qu’en azimut. Un bel objet nerveux et racé monté sur pointes dont le poids n’excède pas 6,5 kg.
L’écoute
Nerveuse et racée l’écoute aussi. Pour démarrer la platine, on pose un palet sur la branche gauche : face noire 33T / face blanche 45 T. La H2 peut être livrée nue ou avec une Audio-Technica VM 760 SLC, une cellule MM élaborée avec pointe Line Contact et double aimant en V. Le résultat ? Une manière unique d’ouvrir une scène sonore respirante, en même temps calme et sereine, avec une très belle capacité de modulation qui replace constamment l’auditeur au coeur du discours musical. En abrégé, une platine qui chante et chante juste, sans excès ni affectation. Ainsi équipée, la H2 se montre particulièrement expressive, spécialement dans la zone 500-5000 Hz, ce qui confère une luminosité bienvenue à la partie de violon de Renaud Capuçon (extrait C). Cette mise en lumière ne s’accompagne pas d’une remontée du bruit de surface ; il s’agit plutôt d’une meilleure exploration de ce registre clé dans l’expression d’une musicalité libérée de toute pesanteur excessive. Même constat à l’écoute du Sacre du printemps (extrait D) : cette prise de son exceptionnelle est servie avec beaucoup de réalisme par cette H2 dont l’aspect physique pouvait laisser présager qu’elle soit vive, mais pas qu’elle soit à ce point sereine, surtout pas sombre, mais bien vivante. Mention spéciale pour le bras disponible séparément. Et belle traversée en compagnie de ce voilier musical de haut vol.
